Cet article fait suite à la partie 1 du diagnostic sur le quartier Sabila Djema'a à Tanger. Deux ateliers de concertation ont eu lieu dans le cadre de ce projet. L'écologie est, en
effet, l'affaire de tous
et les changements en profondeur de notre société ne pourront se
faire sans l'engagement des individus qui la composent.
En effet, il
est urgent d'introduire à la fois le long terme et la participation citoyenne
dans notre système institutionnel, car l'écologie porte en elle ce double défi
: préparer le monde pour les générations futures et le faire tous ensemble.
La Convention
d'Aarhus, entrée en vigueur le 30 octobre 2001, couvre trois grands domaines :
l'accès des citoyens à l'information environnementale, leur participation au
processus décisionnel et, enfin, l'accès à la justice en matière
environnementale. Cette convention reconnait que chacun a le droit de vivre dans un environnement qui assure santé et bien-être.
L'engagement du Maroc.
Sur le plan législatif, l'engagement du Maroc en faveur de l'environnement s'est concrétisé par l'élaboration d'une loi-cadre tenant lieu de charte nationale de l'environnement et du développement durable, avec pour objectifs de consolider les acquis et d'intégrer, de façon proactive, la dimension écologie et le changement climatique dans tous les programmes et les politiques de développement. Enfin, en Mars 2014, la Loi Cadre nº 99-12 a été publiée. C’est dans ce cadre qu’une Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) a été élaborée à travers une large concertation: le secteur public, les opérateurs privés et la société civile. L'Axe stratégique 11 de la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD 2015- 2020), aborde le sujet en invitant « d'aligner l'urbanisme sur les principes de développement durable »; et que dans l'Objectif 68 il est clairement demandé de « prendre en compte le développement durable dans l'élaboration des documents d'urbanisme ».
Pas d'écoquartier, sans écocitoyenneté.
« Parce que la ville est l’affaire de tous, celle de l’État, de la collectivité, des opérateurs économiques et, de plus en plus, celle du citoyen, la politique urbaine aujourd’hui doit être une politique de concertation, de partenariat et d’écoute. » DE MONCAN P., villes utopiques, villes rêvées, p 23
Définition d'un écoquartier.
L'écoquartier considère l’ensemble des déterminants qui font la ville : les habitudes de vie, les us et coutumes, la qualité des espaces, l’environnement physique et social. Il prône la mixité et l’intégration des diverses catégories sociales par une offre en logement et en services adaptée aux besoins et en phase avec les aléas climatiques. L’écocité mise sur l’apaisement de la circulation dans les quartiers, la convivialité des lieux de rencontre et les infrastructures vertes.
Il traduit à l’échelle locale les trois dimensions du développement durable, à savoir :
- Un développement économiquement efficace ;
- Un développement socialement équitable ;
- Un développement écologiquement soutenable.
- Assurer un aménagement du domaine public confortable, sécurisé et accessible à tous ;
- Assurer la qualité des milieux de vie résidentiels (logement décent et services de proximité) ;
- Pratiquer une gestion responsable des ressources ;
- Permettre l’accès aux transports urbains ; Encourager les mobilités douces ;
- Préserver le patrimoine naturel, culturel et historique ;
- Favoriser le dynamisme économique, les solidarités et les échanges sociaux.
Atelier participatif,
La concertation permet de :
- Multiplier les expertises pour développer des approches transversales ;
- Partager et confronter les avis pour mieux se connaître et se comprendre ;
- Renforcer et développer les liens entre tous les acteurs du territoire ;
- Impliquer toutes les personnes concernées dans la dynamique du projet.
- Des entretiens et des enquêtes flash (phase I) ;
- Un Atelier participatif (phase I) ;
- Un Atelier de concertation (phase II) ;
- Un séminaire de vulgarisation (phase III).
Une participation délibérative.
PREMIER ATELIER : Pour un diagnostic partagé
Le premier atelier qui s'est déroulé en novembre 2017 avait pour objectif de partager les résultats du diagnostic avec les participants et de recueillir leurs avis et leurs préoccupations.
Concernant la mobilité dans son ensemble, les participants à l'atelier considèrent que l'utilisation habituelle de la voiture particulière pour les déplacements locaux ne contribue pas à la mobilité durable et qu'il est nécessaire de modifier ce comportement individualiste et d'intégrer des mesures pour améliorer la mobilité douce et la qualité du service de transport public (ponctualité / qualité / sécurité). Ils considèrent également qu'il est impossible pour une personne à mobilité réduite de se déplacer dans le quartier à cause des pentes et de la qualité inappropriée et vétuste des revêtements. Les participants ont rappelé qu’il était possible auparavant d’appeler les taxis par téléphone, ce qui devrait être remis en fonction pour aider les familles et les PMR à se déplacer en ville.
En ce qui concerne le Mixité, les interventions ont porté sur la nécessité d'améliorer l’axe principal du quartier. Par ailleurs, il a été souligné que le quartier s’est paupérisé et qu’il est nécessaire de prévoir de petits équipements sociaux tel que bibliothèque, salle d’études, etc. pour soutenir la population et surtout les élèves. Le plan d’action de l’écoquartier Marshan doit intégrer des projets pour améliorer la vie socio-économique et culturelle des habitants. La particularité de Marshan réside dans sa topographie. Même si le niveau d'équipement est conforme aux normes, l’accessibilité est compliquée dès qu’il s’agit de descendre du plateau vers la ville ou vers le quartier voisin de Dradeb.
- Développer les zones limitrophes, améliorer l'accessibilité au cœur du quartier et favoriser son intégration avec le reste de la ville.
- Réhabiliter le tissu construit et introduire un programme de logement social.
- Garantir des conditions minimales de confort et d'habitabilité et introduire des critères de durabilité conformes aux principes de la protection de l'environnement.
- Fluidifier la circulation motorisée et améliorer la fréquence des bus.
- Développer la connectivité écologique et créer les petits jardins publics de proximité.
- Améliorer l'accessibilité des piétons, en particulier pour les personnes âgées et celle à mobilité réduite.
- Introduction des équipements culturels de proximité.
- Veiller à l'efficacité énergétique et à l’économie des ressources hydriques.
Schéma de l'étude avec les phases de concertation |
DEUXIÈME ATELIER : Propositions et recommandations
Conclusion du processus de concertation
Le processus participatif au Maroc doit devenir une pratique généralisée pour tous les projets d’urbanisme pour que les participants prennent l’habitude de discuter au sujet des différents projets et propositions qui vont modifier leur cadre de vie. Cela nécessite un travail d'analyse des documents qui leur ont été remis au préalable, de divulgation et de partage auprès des personnes qu'il représente (association, administration) et une récolte des différents avis pour les transmettre lors de l'atelier. En général, les participants ne représentaient que leur avis personnel et avaient oublié leur rôle de représentant associatif.
Pour aller plus loin dans le processus de participation délibérative :
9 principes de la participation publique délibérative
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