Villes Durables : Le Pouvoir de la Participation Citoyenne dans l'Urbanisme de Demain

Jeudi 3 mars a eu lieu une rencontre sur la ville durable au Maroc organisée par la fondation Heinrich Böll et retransmise sur Facebook.  

Etaient présent : 

- Mme Catherine El Mrabet: Architecte-Urbaniste et co-fondatrice de l'Atelier pour la Recherche Architecturale et Urbanistique
- Mme Najoua Loudyi: Architecte Docteure spécialiste des questions du bâtiment durable, de la résilience et de la transition énergétique
- Mr Samba Soumbounou: Médiateur culturel, chercheur en patrimoine et fondateur de l'association Kandara'Lab
- Mr Ismail Zouhayr: Spécialiste en politique de la ville et urbanisme, chercheur en dynamique des milieux, aménagement et développement
- Mr Ismail Lahou: Membre du collectif "Acupuncture Urbaine" et responsable de programme - Fondation DROSOS
- Mme Maria Laraki: Architecte-Paysagiste et membre du collectif "Acupuncture Urbaine"



Les idées principales qui sont ressorties de ce débat du 3 mars sont les suivantes : 

Pour être vraiment durable, la ville doit être étudiée dans son ensemble au niveau de la Région pour devenir autonome en énergie, en eau potable et en alimentation. Par contre, les problèmes d'habitabilité et de vie sociale devraient souvent se résoudre au niveau du quartier. Le quartier est une entité qui est très peu étudiée au niveau de l'urbanisme. Par contre, c'est l'échelle idéale pour intervenir au niveau durabilité et pour sensibiliser et faire participer les habitants. Chaque quartier devrait devenir un écoquartier avec un centre secondaire où se trouvent les commerces du quotidien. La ville durable est une notion de bien-être et de bien vivre ensemble pour les habitants sur le plan économique, social et de soutenabilité qui laisse le temps aux ressources de se renouveler. La ville durable doit se recentrer sur l'humain. C'est une ville juste et équitable; elle tourne autour de la citoyenneté avec la gestion et la cogestion de l'espace public. La ville durable est une ville inclusive.

Il faut agir sur la ville existante, celle où se trouve les habitants, celles qui présentent beaucoup de déficits. La ville durable doit donc être la ville existante.  

Les blocages pour atteindre l'urbanisme durable au Maroc sont très nombreux. D'abord la gestion de la ville dépend de plusieurs services et de plusieurs études  (plan d'urbanisme, SDAU et plan d'aménagement, plan de déplacement urbain, plan de développement communaux et plan de développement régional). Les textes de loi sur l'urbanisme au Maroc n'encourage pas encore la participation citoyenne. En plus, il y a un manque de sensibilisation ciblé vers le citoyen. 

La ville durable se construit aussi avec des petits gestes, par exemple en ce qui concerne les espaces verts : l'arrosage au bon moment de la journée, le paillage pour diminuer les besoins en eau, des plantes qui n'ont pas besoin de beaucoup d'arrosage. Cet exemple peut être étendu à la gestion des déchets ménagers, à l'utilisation des espaces publics, ..   

Pour la ville durable, on doit partir de la ville existante et recomposer les espaces pour en faire une ville durable : Etudier les espaces libres, les déplacements, la mobilité, l'environnement, la biodiversité, les centralités, etc. Les projets doivent être construits avec les habitants qui ont les compétences du vécu de la ville. Leur participation doit démarrer dès la programmation. 

De plus, les décideurs doivent faire confiance aux professionnels : architecte, ingénieur, urbaniste, architecte paysagiste, associations. Le type de plantations dans les villes doit tenir compte du stress hydrique. Les espaces engazonnés n'encouragent pas la biodiversité et sont arrosés par de l'eau potable.  Les villes doivent absolument réutiliser les eaux usées épurées pour l'arrosage des espaces verts et non de l'eau potable. 

Pour aller plus loin : 

 un guide sur la ville durable et la participation citoyenne

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