L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE : INNOVATION OU PASSÉISME ?

L'agriculture biologique favorise la biodiversité. "Bio" rime avec meilleur, plus sain mais non rentable et avec des rendements faibles, qu'en est-il réellement ? 
 
La communauté internationale a décidé dès 1972 que le 5 juin de chaque année serait célébré la journée mondiale de l’environnement. Ainsi, depuis 48 ans, les anniversaires se succèdent en mettant en avant chaque fois un enjeu de l'environnement. Cette année 2020, c’est la biodiversité.  
L’agriculture biologique est un sujet qui est au cœur de la notion de biodiversité. D'ailleurs, les consommateurs sont de plus en plus exigeants quant à la provenance et à la qualité de ce qui se trouve dans leurs assiettes. C’est ainsi que les produits "bio" ont connu une ascension fulgurante et ne cessent de se développer ces dernières années.
Toutefois, ce mode de production dit "agriculture biologique" reste peu ou mal connu. Il est souvent sujet à de nombreuses approximations exacerbées par la rapidité avec laquelle le "bio" (la nourriture) est arrivé dans nos commerces.  
Les avantages de l'agro-foresterie
Les avantages de l'agro-foresterie peuvent être appliqués aux parcs publics : moins de gazon, plus d'arbres et de diversités des plantations. 

En réalité, le terme d'agriculture biologique vient d'une mauvaise traduction de l'anglais "organic agriculture" qui est un mode de production basé sur la fertilisation organique des sols.  
Elle considère l'agronomie comme la science du vivant. Elle s'appuie sur les apports microbiologique et la chimie naturelle du sol, sur la connaissance très précise de la physiologie de chaque plante et de chaque animal. C'est une approche systémique. 
En effet, le sol est un milieu vivant et complexe dont l'équilibre est essentiel pour nourrir la plante. Il faut donc éviter tous les produits "biocides" et au-delà se préoccuper de l'équilibre écologique au niveau de la parcelle : 
  • diversités des végétaux pour assurer une stabilité face aux aléas climatiques, 
  • succession et association de cultures complémentaires de façon à inscrire le système agro-écologique dans une dynamique temporelle, 
  • maintien des haies, 
  • préservation des zones humides, 
  • association agriculture/ élevage/ apiculture, 
  • aménagement équilibré du territoire. 

La fertilité du sol doit être conduite sur le long terme en maintenant son activité microbienne pour constituer un humus de qualité. L'agriculteur utilise en priorité du compost qui est typiquement une technique humaine, contrôlée et innovante. Il provient de l'évolution de matières vivantes (déchets végétaux, déjections animales) pendant plusieurs mois sous l'effet de micro-organismes aérobies. Les arbres imbriqués dans les activités agricoles (agro-foresterie, cultures associés) assurent directement la reconstitution de l'humus.
De plus, il faut éviter le labour qui mélange les couches inférieures avec les couches supérieures du sol et perturbe la couche microbienne. Les vers de terre, les taupes et les rongeurs mais aussi les plantes à enracinement profond jouent un rôle essentiel dans l'aération du complexe et la structuration du sol.  
En outre, l'association de cultures peut se révéler un outil efficace de nutrition mutuel, de protection sanitaire et pour optimiser l'utilisation de l'espace. 
Tout ceci pour préciser que l'agriculture biologique ou organique est un grand pas vers l'avenir et non un retour fantasmé vers une agriculture traditionnelle, autarcique et peu rentable. Les bienfaits de l'agriculture biologiques sont multiples : création d'emplois et d'activités génératrices de revenus, préservation de la biodiversité et des ressources dont le sol et l'eau. 
Ce sont des techniques innovantes et une approche scientifique rigoureuse qui sont mises en place par des professionnels, des agriculteurs expérimentés qui choisissent de préserver la vie des sols pour les générations futures. 
Les labels "bio" attribués à nos produits de consommation devraient englober la préservation de l'écosystème dans son ensemble. 
En ville, le compostage des déchets ménagers devrait être généralisé et rentrer dans le cycle de l'économie circulaire.  


Pour aller plus loin :  
CAPLAT Jacques, "L'agriculture biologique pour nourrir l'humanité", coll. Domaine du possible, Actes Sud, 2012, ISBN 978-2-330-00827-7  


vidéo  le Maroc veut multiplier les cultures bio 

La permaculture au Maroc expliquée en arabe 



Une vidéo passionnante de 75 minutes, A voir  

 


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