Ville Durable : combattre le Réchauffement Climatique par la Perméabilité des Sols

Le dernier rapport du GIEC sur le changement climatique nous montre à quel point il est important d'apporter des changements cruciaux et rapide à la politique de la ville. Les urbanistes connaissent les dispositifs à mettre en place: des corridors écologiques, plus de biodiversité, des alignements d'arbres, une mobilité douce durable, la ville de proximité, de grands parcs urbains. 
Mais tout cela tarde à se mettre en place et surtout peu de villes passe à l'action.  
  
Pour mesurer la durabilité d'une ville et surtout sa biodiversité, il est nécessaire de mettre en place des indicateurs. Ils permettraient de mesurer les efforts de chaque ville, de comparer et d'évaluer.  
 
Dans cette période transitoire, il est usuel d'utiliser les recommandations de l'OMS, soit 10m² d'espaces verts par habitants. Cependant, cet indicateur a ses limites. D'une part, les forêts urbaines comme le bois de Boulogne ou la forêt de Soignes faussent le calcul et d'autre part, il ne nous renseigne pas sur la biodiversité en ville. En effet, la superficie des espaces verts ne suffit pas à déterminer la biodiversité d'une ville. Les espaces verts sont des équipements publics souvent très utilisés par les habitants et c'est bien normal puisque c'est leur usage premier. Les règlementations devraient donc mettre en place d'autres indicateurs tels que : l'indice de perméabilité et le nombre d'arbres par hectare.  
Les villes représentent 3 % de la surface terrestre, mais abritent plus de 50 % de la population mondiale. En outre, 60 à 80 % de la consommation mondiale d'énergie et 75 % des émissions de carbone dans le monde proviennent des villes, ce qui en fait les lieux où les plans climatiques et les mesures de protection de l'environnement ont le plus d'impact. Lutter contre le phénomène de l'ilot de chaleur devient urgent si on veut que les villes restent vivables. La nature en ville et la biodiversité sont les objectifs les plus urgents à atteindre afin de diminuer la température de l'air. (voir l'article sur l'arbre urbain)

Or, la biodiversité nécessite des sols vivants et perméables plantés d'arbres. On peut donc appliquer un indice de perméabilité et un indice du nombre d'arbres par hectare à la ville.   Plus large que la surface d'espaces verts, l'indice de perméabilité serait le quotient des sols perméables sur la surface totale de la ville. Le nombre d'arbres par hectare peut se calculer pour chaque quartier et nous renseignerait aussi sur les disparités dans la ville. 
La notion de ville durable devrait donc passer par un indice de perméabilité supérieur à 25% pour une ville durable et un nombre d'arbres par hectare supérieur à 65.  
En effet, pour lutter contre l'ilot de chaleur ou pour retrouver de la biodiversité ou encore pour réguler le cycle de l'eau, éviter les inondations, il est indispensable de limiter les espaces revêtus et donc imperméables.  


 L'urbanisme durable a besoin d'indicateurs chiffrés pour éviter le greenwashing. 

Actuellement, les indicateurs chiffrés sont la surface d'espaces verts par habitant. Dans ce calcul d'espaces verts entrent les espaces de jeux pour enfants, les allées piétonnes revêtues et d'autres dispositifs qui n'apportent pas de biodiversité. 
L'indice de perméabilité qui est encore peu reconnu par les urbanistes, va plus loin. En effet, il calcule toutes les surfaces perméables. Son application inciterait les gestionnaires de l'urbain à concevoir des espaces publics moins perméables. Ces espaces moins perméables s'intègreraient dans la trame urbaine et la connectivité écologique. Ils favoriseraient la gestion des eaux pluviales pour recharger les nappes phréatiques. Plusieurs dispositifs existent comme revêtements perméables qui peuvent être mis en place pour les parkings ou les rues piétonnes même si ce sont les espaces verts naturels qui assurent les plus grands services écologiques. L'indice du nombre d'arbres par hectare inciterait les alignements d'arbres sur toutes les voies principales et à planter tous les parkings.  

En somme, l'application d'un indice de perméabilité et sa réglementation pourrait permettre d'atteindre de nombreux objectifs de la ville durable : biodiversité, cycle de l'eau, métabolisme, lutte contre l'ilot de chaleur, 
 


Réalisation d'espace verts continus : les corridors écologiques, l'exemple de Medellín 

 

pour aller plus loin :

Changement climatique

GUIDE de gestion des eaux pluviales 










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