La forêt urbaine, la méthode Miyawaki

La méthode du botaniste japonais Miyawaki permet de restaurer des zones dévastées grâce à des plantes autochtones. Elle se développe là, où l’approche utilitariste de la forêt cède – un peu – la place à une relation sensible entre l’homme et la nature.  
Quoique l’image du « vert naturel » demeure un élément important du paysage urbain, la fonction des espaces verts a changé de même que les termes qui les désignent. Les politiques publiques ont tendance à les dynamiser et les équiper pour les transformer en espaces de consommation, de loisir ou d'apparat. Cela peut avoir des conséquences néfastes pour la ville avec une réduction du rôle écologique des espaces naturels pour la lutte contre l’îlot de chaleur, pour la gestion de l'eau, de l'air ou encore de la biodiversité. C'est pourquoi cet article aborde la notion de forêt urbaine autochtone pour remettre la biodiversité au cœur de nos villes. 
Le contact avec la nature est d'une importance cruciale pour notre bien-être. La forêt urbaine permet de nouvelles relations entre l'homme et la nature en laissant plus de place à la biodiversité. Cette méthode est inspirée de la régénération des forêts primaires. Selon le biologiste japonais Akira Miyawaki, la biodiversité ainsi recréée serait 100 fois supérieure à celle obtenue par une revégétalisation typique, sa densité serait 30 fois supérieure et son développement 10 fois plus rapide.
Cependant, cette méthode doit respecter certaines règles. D'abord, elle nécessite d'identifier un minimum de 30 à 40 espèces autochtones distinctes d’arbres, arbustes, herbes, afin d’assurer une biodiversité riche et favoriser la sélection naturelle des plantes. Plus ces espèces sont différentes, moins elles entreront en concurrence avec leurs voisines et plus elles se nourriront facilement, tout le contraire des forêts exploitées par l'homme pour le bois. 
Avant la plantation, il est préférable de procéder à une étude du sol et des contraintes urbaines ou climatiques particulières (vent, îlot de chaleur). Ensuite, la plantation des arbres et arbustes doit permettre de restaurer un écosystème équilibré et diversifié permettant à chaque espèce de trouver sa place. L'objectif est de planter très serré (3 arbres au m²) et de recréer les différentes strates de la forêt primaire. 
Les trois premières années, il faut prévoir un entretien (paillage, arrosage, élagage). Et enfin, la forêt pourra se développer seule et ne nécessitera plus l'intervention de l'homme. Elle constituera alors une magnifique réserve de biodiversité en ville et pourra abriter de nombreuses espèces d'oiseaux et d'insectes participant ainsi à l'infrastructure verte au travers des corridors écologiques.


La ville durable ne peut pas se construire sans forêt urbaine. La méthode Miyawaki permet de planter des forêts dans des sols dégradés ou transformés par l'urbanisation. Elle permet de végétaliser nos villes et de lutter contre le réchauffement climatique. 

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Documentation complète : 

 Sur l'importance de la biodiversité des forêts : 

 



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